O Erotas

o erotas Olympia

 

 

Angélique Ionatos à l’Olympia
« Tôt ou tard les oiseaux nous apprivoiseront » Elytis

Enthousiasmé par la qualité musicale de « Sappho de Mytilène », subjugué autant par la virtuosité de la musicienne, le soyeux et la profondeur de la voix de la chanteuse que par le charisme de l’interprète, et, parce que son objectif est « de donner leur chance aux artistes de cette trempe », Jean-Michel Boris offre à Angélique lonatos l’occasion d’élargir son audience, de ren­contrer et séduire un public qui ne se rencontre pas ailleurs.

Pour le directeur artis­tique de l’Olympia, chanter en grec ne peut pas être un handicap à une popularité méritée. Nina Simone, Amalia Rodriguez, Mercédès Sosa, et bien d’autres encore, ont fait la preuve par l’Olympia que la langue importe peu, que la musique n’a pas de frontières, qu’elle est le lieu commun – celui de la communauté – de nos émotions.

Pour Angélique lonatos qui, après d’autres et notamment Léo Ferré, sort les poètes des livres où on les emprisonne, il ne s’agit pas de dompter une salle répu­tée difficile mais de l’apprivoiser avec ses armes et de chanter l’amour, O Erotas en grec,  dans tous ses états et tous ses éclats.

« O EROTAS » donc, est le titre de ce tour de chant spécialement conçu pour l’Olympia. Il reprend cer­tains titres de « Sappho de Mytilène », a pour pivot Odysseus Elytis, grand inspi­rateur de la musique aux sonorités berbères d’Angélique lonatos, et s’ouvre à d’autres compositeurs comme Atahulpa Yupanqui et Théodorakis. Autour d’elle, des musiciens à la sensibilité à fleur de doigt et de souffle : Bruno Sansalone, Renaud Garcia-Fons, Jean-François Roger et Henri Agnel, l’orchestrateur, le chef d’orchestre et l’instrumentiste« Frégoli ».

Le terreau méditerranéen, une com­mune manière d’envisager la musique ont, depuis « Sappho de Mytilène », forgé entre Henri Agnel et Angélique lonatos, une connivence musicale dou­blée d’une solide amitié. Entre l’érudit frotté de toutes les formes musicales et la chanteuse qui compose ses chansons à l’oreille sur sa guitare, c’est une affaire de cœur et de symbiose artistique.

C’est de cette alchimie exigeante et rieuse qu’est née une orchestration inventive et libre qui métisse la person­nalité des instruments. « O EROTAS » c’est l’art et la beauté de la voix d’Angélique lonatos, c’est, né du plaisir complice des musiciens, le subtil alliage d’une musique sensuelle et solaire, colorée et dansante et de mélodies simples qui enchantent l’oreille et lui donne de la mémoire.
Dominique Darzacq